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Sourires Italiens

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La comédienne Catherine Le Flochmoan et l’accordéoniste Joël Huby vous convient à une lecture souriante sur le thème de la littérature italienne contemporaine


Deux artistes, des textes plein d’humour, de la musique vivante,
pour un spectacle réjouissant

Des textes de Dino Buzzati (Le K), Stefano Benni (Le bar sous la mer, Achille au pied léger), Dario Fo (Le pays des Mezarat), Simonetta Greggio (Etoiles)
et Italo Calvino (Le Chevalier inexistant)
vous feront voyager avec le sourire dans la littérature italienne….
et
l’accordéon de Joël Huby vous emportera dans des tarentelles folles….

Sourires italiens

Un avant goût des extraits choisis... :

1 "LA CREATION",
extrait de "Le K"  de Dino Buzzati, (Editions Robert Laffont)

"Le Tout-Puissant avait déjà construit l'univers, dispo­sant avec une irrégularité fantaisiste les étoiles, les nébu­leuses, les planètes, les comètes, et il était en train de contempler ce spectacle avec une certaine complaisance, quand un des innombrables ingénieurs-projeteurs, à qui il avait confié la réalisation de son grand projet, s'approcha d'un air très affairé......"

2 "LA BATAILLE",
extrait de "Le K"  de Dino Buzzati, (Editions Robert Laffont)

"C'était un magnifique combat à l'arme blanche, nous étions jeunes et forts, la fanfare sonnait, et on repoussait progressivement l'ennemi, on l'emportait peu à peu. C'était très beau......
Jusqu'au moment où tous les camarades furent
abattus et où nous restâmes seuls. Et il n'y avait même plus d'ennemi à combattre.
Victoire! victoire! nous écriâmes-nous. Mais à quoi cela servait?...."

Extraits de "ACHILLE AU PIED LEGER" de  Stefano Benni, (Editions Actes Sud)

"L'homme aux livres sous le bras sortit de chez lui, et le monde n'était plus là.
Il regarda mieux et vit qu'il y était encore, mais un épais brouillard le cachait, peut-être pour le sauver d'un danger.
C'était le monde de tous les jours, et l'homme en vit quelques détails à ses pieds: une fissure sur le trottoir, un lam­beau de plate-bande, une feuille, morte pour le poète, palminervée pour les botanistes, à balayer pour les employés municipaux......"

4 Extraits de « LE PAYS DES MEZARAT, mes sept premières années (et un peu plus) » de Dario Fo, (Editions Feux Croisés, Plon)

"Oui, mon père était chef de gare, même s'il l'était fortuite­ment. L'arrêt de San Giano était si négligeable que les machinistes le dépassaient sans même s'en rendre compte. A tel point qu'un voyageur, las d'être débar­qué à la gare suivante, tira un jour la poignée de l'alarme. Après un long freinage, le convoi s'immobilisa au beau milieu d'un tunnel, mais le train de marchan­dises qui le suivait s'écrasa sur lui. Par miracle, il n'y eut pas de morts. Juste un blessé grave, le passager qui avait actionné le signal d'alarme : le malheureux avait été violemment frappé par les autres voyageurs, dont une religieuse."

5 Extraits de « ETOILES » de Simonetta Greggio, (Editions Flammarion)

"...Personne ne savait qui il était.
Personne ne connaissait sa tête, personne ne pouvait affirmer connaître son âge ou son extrac­tion sociale. Il aurait pu être une femme, un moine, un Chinois. Peut-être était-il plusieurs personnes, d'ailleurs, peut-être était-ce une équipe formée par une les­bienne, un ancien syndicaliste, un golden boy et un rabbin. Son nom était l'équiva­lent d'un logo, valait de l'or sur le marché, aurait pu être coté en Bourse si seulement on avait pu savoir son identité..."

Extraits de « LE CHEVALIER INEXISTANT » d'Italo Calvino, (Editions du Seuil)

"...Sous les murs rouges de Paris, s'était déployée l'armée de France : Charlemagne devait passer les paladins en revue.
Ils attendaient depuis trois grandes heures, dans la touffeur d'un après-midi de début d'été, un peu couvert, nuageux - on mitonnait dans les cuirasses, comme dans des marmites mises à cuire à feu doux. Peut-être bien que, dans cet alignement imperturbable de chevaliers, quelqu'un déjà s'était évanoui, ou simplement assoupi : de toute façon, l'ar­mure les maintenait bien cambrés sur leur selle, tous pareils.
Et soudain, trois sonneries de trompette.....
...Hé ! paladin, c'est à vous que je parle ! insista Charlemagne. Pourquoi diantre ne montrez-vous pas votre visage au roi ?
La voix sortit, nette, de la ventaille du heaume.
C'est que je n'existe pas, Sire....."

7 « LA GUITARE MAGIQUE »,
extrait de « Le Bar sous la mer » de Stefano Benni,
(Editions Actes Sud)

..." II était une fois un jeune musicien nommé Peter qui jouait de la guitare au coin des rues. Il grap­pillait ainsi quelques sous afin de poursuivre ses études au Conservatoire : il voulait devenir une grande rock star.
Mais les sous ne suffisaient pas car il faisait très froid et les passants étaient rares.
Un jour, alors que Peter jouait Crossroads, un vieil homme avec une mandoline s'approcha de lui.
- Pourrais-tu me céder ta place ? Elle est au- dessus d'une bouche d'égout, et il y fait plus chaud.
- Bien sûr, dit Peter, qui avait bon cœur...."

8 « LE SAMEDI PORNO DU REX »
extrait de « Le Bar sous la mer »  de Stefano Benni, (Editions Actes Sud)

"...J'étais jeune alors, et c'était une autre époque.
Les calendriers du coiffeur et du garagiste représentaient le sum­mum de la débauche.
Certains étaient célèbres, comme celui des pneus Faizioli, où Miss Janvier portait des chaînes pour la neige en guise de bikini, et où Miss Juillet se faisait bronzer en s'en­duisant le corps d'huile pour les freins.
Nous autres, les gars, nous allions à tour de rôle dans l'atelier voir ça, et le recueillement était digne du Louvre....
Lorsqu'un jour un représentant apporta de Rome la fameuse photo de Marilyn nue sur du velours, on enregistra une perte de six cents heures de travail dans le secteur, et il fallut dé­couper la photo en quatre pour satisfaire la demande.
Cela continua ainsi jusqu'à l'ouverture (…)
du premier local vraiment moderne et anticonformiste, le cinéma Rex..."

 

LES AUTEURS

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Dino Buzzati
Les extraits que nous avons choisis sont issus de « Le K »

Né le 16 octobre 1906 à San Pellegrino di Belluno, en Vénétie, et décédé d'un cancer le 28 janvier 1972 à Milan, Dino Buzzati était à la fois journaliste au « Corriere della Sera », peintre, et écrivain italien ; son œuvre la plus célèbre est le roman intitulé Le Désert des Tartares. De son métier de journaliste lui vient l'habitude de chercher des thèmes et des histoires de la vie quotidienne et d'en faire sortir l'aspect insolite, parfois fantastique .

L'œuvre littéraire de Dino Buzzati renvoie pour une part à l'influence de Kafka, par l'esprit de dérision et l'expression de l'impuissance humaine face au labyrinthe d'un monde incompréhensible, mais aussi au surréalisme, comme dans ses contes où la connotation onirique est très forte. Le plus convaincant des rapprochements néanmoins est peut-être à rechercher du côté du courant existentialiste représenté par le Jean-Paul Sartre de La Nausée (1938) et l'Albert Camus de L'Étranger (1942). Le Désert des Tartares qui a connu un succès mondial, n'est pas sans rapport, dans sa description d'un « présent perpétuel et interminable », avec deux autres grands classiques modernes : Les Choses, de Georges Perec et La Montagne magique, de Thomas Mann.

Une sensibilité chrétienne empreinte de sympathie pour tous les humbles et les faibles, mais aussi de compassion pour la méchanceté elle-même (non sans révolte pour ses victimes toutefois)se dégage très souvent de ses écrits.

Son œuvre picturale oscille entre surréalisme et peinture métaphysique.

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Stefano Benni

Les extraits que nous avons choisis sont issus de « Il bar sotto il mare » (Le Bar sous la mer) et « Achille piè veloce » (Achille au pied léger)
Écrivain, poète, journaliste, né à Bologne en 1947, Stefano Benni collabore à divers quotidiens et journaux. Engagé auprès de la gauche italienne, il a d'abord collaboré activement à la revue « Il Manifesto », et publie encore régulièrement des éditoriaux dans le quotidien « La Repubblica ».

Son premier livre, Bar sport sort en 1976 aux éditions Mondadori. Dès lors, il se partage entre l'écriture de romans, de nouvelles, de recueils de poésies, de théâtre, et touche même au cinéma en réalisant « Musica per vecchi animali » en 1989 avec le grand comédien et dramaturge italien Dario Fo. Le film n'a jamais été distribué.

Son style d'écriture le rend unique par l'usage original et innovant de son langage, son acuité à saisir, à travers le genre satirique, les aspects les plus aberrants de la société moderne. Son infatigable fantaisie, son goût pour la satire sociale et politique font de Stefano Benni l'un des écrivains contemporains italiens les plus en vue.

Ses romans font la satire de la société italienne de ces dix dernières années, qu'il transmet grâce à la construction de mondes et de situations imaginaires. Il a un style d'écriture assez particulier qui contient beaucoup de jeux de mots, de néologismes et de parodies d'autres styles littéraires. Ses œuvres ont donné lieu à quelques adaptations cinématographiques, notamment en France avec le dessin animé « Foot 2 rue. »

Dario Fo

L’extrait que nous avons choisis est issu de :« LE PAYS DES MEZARAT, mes sept premières années (et un peu plus) »

Connu pour ses engagements politiques, Dario Fo est l'un des dramaturges italiens les plus représentés dans le monde avec Goldoni. Il naît en en 1926 à San Giano, village de Lombardie au bord du lac Majeur, dans une famille prolétaire de tradition démocratique et antifasciste. Il découvre très jeune le théâtre populaire et la tradition orale, par l'intermédiaire de son grand-père, "fabulatore" connu. Doué en dessin et en peinture, il commence par étudier l'art et l'architecture à Milan.

En 1952, il écrit pour la radio ses premiers monologues comiques et fait ses débuts d'acteur tout en montant des revues de satire sociale et politique. En 1954, il épouse Franca Rame, fille d'une grande famille de comédiens populaires, qui devient son inséparable partenaire. Ensemble ils reprennent à leur façon des farces traditionnelles et écrivent de grandes comédies où ils fustigent les institutions et les classes dirigeantes tout en déployant une fantaisie débridée. En 1968, ils fondent l'association "Nuova Scena" avec l'aide du PCI, « au services des forces révolutionnaires » et s'éloignent des circuits traditionnels du théâtre. En 1970, Dario Fo rompt avec le parti communiste et crée, avec ses camarades, un autre collectif théâtral : "La Comune". Ces années sont celles des grands succès : Mystère Bouffe, en 1969, épopée des opprimés inspirée de la culture médiévale, apporte à Dario Fo une renommée mondiale ; Mort accidentelle d'un anarchiste, en 1970, et Faut pas payer, en 1974, sont écrites en liaison, l'une avec la demande de révision du procès de l'anarchiste Guiseppe Pinelli défenestré à Milan, l'autre avec la campagne d'autoréduction des factures en période d'inflation.

L'anti-conformisme de Dario Fo, ainsi que son engagement politique et social l'entraînent dans d'innombrables procès et controverses en Italie, avec l'Etat, la police, la télévision, le pape. En collaboration avec Franca Rame, il écrit une série de monologues inspirés par la lutte des Italiennes pour le droit au divorce et la légalisation de l'avortement. Il invente, dans la veine de Mystère Bouffe, des histoires désopilantes et graves, comme Histoire du tigre.

Artiste hors normes, il reçoit en 1997 le Prix Nobel de Littérature pour avoir « dans la tradition des bateleurs médiévaux, fustigé le pouvoir et restauré la dignité des humiliés. »

Ces dernières années, Fo a écrit des comédies et des monologues construits sur le modèle du mystère bouffe. L’arrivée du deuxième gouvernement Berlusconi lui a inspiré L’An, et ses pièces sont inscrites au programme du concours de l'agrégation d'italien

Simonetta Greggio

L’extrait que nous avons choisis est issu de :« Etoiles»

Née le 21 avril 1961 à Padoue en Italie, Simonetta Greggio est une romancière italienne qui écrit en français. Après des études à la Faculté des lettres de Venise, Simonetta Greggio s’installe à Paris en 1981, où elle vit depuis. Journaliste pendant plusieurs années, elle collabore à des revues et magazines divers dont City, Télérama, La Repubblica, Figaro Madame….Simonetta Greggio est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages d’art de vivre consacrés aux jardins et à la cuisine, et notamment des premiers Guide des auberges et hôtels de charme en Italie.

Son premier roman, La Douceur des hommes, paru chez Stock en 2005, a été consacré par le magazine Lire parmi les vingt meilleurs romans de l’année.

Sa longue nouvelle Étoiles, parue chez Flammarion en 2006 est traduite en six langues, dont le russe et le coréen.

Italo Calvino

L’extrait que nous avons choisis est issu de « Il cavaliere inesistente » (« Le Chevalier inexistant »)

Italo Calvino est un écrivain italien et un philosophe. Né à Cuba le 15 octobre 1923, il rentre en Italie alors mussolinienne dès 1925 et reçoit une éducation laïque et antifasciste.

Lorsque la guerre éclate, il interrompt ses études d'agronomie ; en 1943, il rejoint les partisans des brigades Garibaldi et en 1945, il se retrouve à Turin où il collabore avec plusieurs journaux, s'inscrit au parti communiste et entreprend des études de lettres qu'il conclut brillamment par un mémoire de littérature anglaise sur Joseph Conrad. À cette période, il fait la connaissance de Cesare Pavese qui l'encourage à écrire.

En 1947, il publie son premier roman, « Le Sentier des nids d'araignées », qui évoque son expérience de résistant. L'œuvre rencontre un certain succès. En 1949 paraît « Le Corbeau vient le dernier ». Ces deux œuvres naissent dans l'atmosphère néoréaliste mais sont empreintes, la première surtout, d'un style qui se rapproche de la fable.

En 1952, Calvino s'oriente vers la littérature populaire, en particulier vers l'univers de la fable ; dans la trilogie « Nos ancêtres » (« Le Vicomte pourfendu » en 1952, « Le Baron perché » en 1957, et « Le Chevalier inexistant » en 1959), il exploite la veine fantastique produisant ainsi une vision allégorique de la condition humaine moderne d’où il ressort une morale qui est d’abord une invitation à la nuance,. Dans le même temps, il entreprend la compilation et la traduction des Contes populaires italiens à partir de contes folkloriques du XIXe siècle. Au début des années 1960, dans deux articles : « La mer de l'objectivité » et « Le défi au labyrinthe », il réfléchit à la situation littéraire internationale et tente de définir sa propre poétique dans un monde de plus en plus complexe et indéchiffrable.

Il publie en 1963 « La Journée d'un scrutateur », puis en 1972 s'installe à Paris où il entrera en contact avec les membres de l'OULIPO, dont il devient membre en 1972. Il fréquente les milieux intellectuels français (Roland Barthes, Georges Perec, Claude Lévi-Strauss qui ont une certaine influence sur ses écrits) et entre aussi en contact avec de nombreux universitaires de La Sorbonne et de l'université d'Urbino2. Il commence ainsi à se plonger dans les classiques : Honoré de Balzac, Ludovico Ariosto, Dante, Cervantes, Shakespeare, Giacomo Leopardi. Parallèlement, son intérêt pour les sciences naturelles et la sociologie ne cesse de croître. Celles-ci influeront sur son œuvre : « Cosmicomics » (1965) est un recueil de contes fantastico-scientifiques, qui illustrent une fois de plus son goût pour le fantastique.

En 1964, il se marie et sa fille naît l'année suivante. « Le Château des destins croisés » (1969), « Les Villes invisibles » (1972), « Si par une nuit d'hiver un voyageur » (1979), appartiennent au « système combinatoire des récits et des destins humains », système à l'aide duquel Calvino – en s'appuyant sur un certain nombre d'éléments (les figures du tarot dans Le Château des destins croisés) – prétendait construire ces récits. Ce « systématisme » traduit l'influence de l'OULIPO et le goût de ses membres pour toutes les formes d'écriture à contraintes.

Parallèlement à l'écriture littéraire, Italo Calvino a collaboré à divers scénarios pour le cinéma.
Il meurt à Sienne (Italie) le 19 septembre 1985, à l'âge de 62 ans.

Italo Calvino est à la fois un théoricien de la littérature, un écrivain réaliste, mais aussi et surtout — pour le grand public — un fabuliste plein d'humour : sa production très riche fait de lui l'un des plus grands écrivains italiens de la période moderne.

En pratique :

Les artistes :

 

 

 

 

Joël Huby : accordéon diatonique

et

Catherine Le Flochmoan : comédienne et chanteuse

 

Les conditions techniques :

Les artistes peuvent se produire partout (médiathèque, plein air, écoles, collèges, lycées, salles de spectacle et polyvalentes) et peuvent aussi préparer des textes que l'organisateur aurait choisis.

Ils peuvent fournir tout le matériel technique (lumières, son et instrument de musique)

Pour les conditions financières et techniques, défraiements etc..., nous consulter